"Janvier:
c'est le mois de sensibilisation de l'Alzheimer"
La
maladie d’Alzheimer … c’est plus que vous le
pensez
Les
premiers
baby boomers atteindront 65 ans cette année,
pourtant ils ne sont pas prêts à confronter la
maladie d’Alzheimer
Un
sondage de la Société Alzheimer révèle un manque
alarmant de connaissances. Les medias cherchant
à obtenir le détail des résultats du sondage
peuvent contacter la Société Alzheimer :
Mélusine Klein au 416-847-2957 ou
mklein@alzheimer.ca
Les
Canadiens
peuvent tester leurs connaissances au
www.alzheimer.ca/testezvosconnaissances
Un
sondage effectué par la Société Alzheimer auprès
des baby boomers à travers le Canada révèle un
manque alarmant de connaissances sur la maladie
d’Alzheimer.
Les
résultats
du sondage démontrent que 23 % des boomers sont
incapables de nommer ne serait-ce qu’un seul des
signes précurseurs de la maladie d’Alzheimer,
alors que le risque de développer la maladie
double tous les 5 ans après l’âge de 65 ans.
Parmi
les
participants, 50 % ont mentionné la perte de
mémoire comme l’un des principaux symptômes de
la maladie, sans toutefois pouvoir nommer
d’autres signes précurseurs.
«
Les baby boomers sont les mieux placés pour
détecter la maladie d’Alzheimer, » déclare Mary
Schulz, directrice nationale de l’éducation de
la Société Alzheimer. « C’est une maladie
insidieuse. La plupart des gens pensent à la
‘perte de mémoire’ quant on évoque la maladie
d’Alzheimer, mais il s’agit de bien plus. Les
sautes d’humeur, le fait de ranger les objets
usuels dans des endroits inhabituels (comme les
clés dans le réfrigérateur), de se répéter, les
difficultés à s’acquitter de tâches quotidiennes
(comme de s’habiller) peuvent être des signes
dont il faut discuter avec un médecin. »
La
plupart des boomers savent que l’incapacité de
reconnaître les visages et les objets familiers
constitue l’une des caractéristiques de la
maladie. Cependant, moins de la moitié d’entre
eux sont au courant de changements affectant
gravement le fonctionnement de la personne dans
les stades avancés comme les hallucinations ou
la dépendance totale vis-à-vis des autres pour
les soins de base. Ce qui est encore plus
inquiétant c’est que très peu de répondants
savent que le diabète, l’obésité, les maladies
cardiovasculaires et la dépression chronique
augmentent de manière significative la
probabilité de développer la maladie
d’Alzheimer.
Les
résultats
d’aujourd’hui confirment un manque flagrant de
connaissances sur la maladie d’Alzheimer parmi
les boomers ? la plus large cohorte
démographique du pays ? alors qu’ils courent un
risque accru au fur et à mesure qu’ils
vieillissent. Pourtant, il n’a jamais été plus
important de connaître et de prévenir cette
maladie. Sans remède ni traitement pour stopper
l’évolution de la maladie, l’Alzheimer est vouée
à devenir le problème de santé le plus urgent et
le plus coûteux auquel les boomers auront jamais
été confrontés : soit ils en seront eux-mêmes
atteints, soit ils devront prendre soin de
quelqu’un d’autre qui le sera.
Pour
Judy
Southon, ceci aurait pu lui épargner beaucoup
d’angoisse. À 63 ans, cette ancienne enseignante
et propriétaire d’entreprise fut totalement
prise de court il y a de cela quatre ans lorsque
son mari, Vic, électricien de métier, a reçu un
diagnostic de maladie d’Alzheimer et de démence
vasculaire. « J’ai commencé à remarquer qu’il
avait de la difficulté à faire de petits travaux
de bricolage et à utiliser sa perceuse. Il
n’arrivait plus à suivre les modes d’emploi,
utiliser son cellulaire et gérer l’argent. Il ne
pouvait même plus lire l’heure. Ça m’a
complètement traumatisée. Le chagrin ne
s’estompe jamais, mais plus vous comprenez cette
maladie, mieux vous y faites face, et plus il
est possible de planifier et de tirer de chaque
jour le maximum. Il est important que les gens
comprennent vraiment cette maladie et sachent en
reconnaître les symptômes. » À 74 ans, Vic est
maintenant aux derniers stades de la maladie et
bénéficie de soins dans un établissement de
longue durée.
Dans
le
cadre du mois de la Sensibilisation à la maladie
d’Alzheimer, la Société Alzheimer invite les
Canadiens à tester leurs propres connaissances
en répondant au sondage au
www.alzheimer.ca/testezvosconnaissances. La
Société encourage également les Canadiens,
surtout s’ils ont plus de 40 ans, à prendre des
mesures de prévention en se renseignant sur les
facteurs de risque et en modifiant leurs
habitudes de vie : une alimentation bonne pour
le coeur, une vie active avec de l’exercice
régulier, le maintien d’un poids sain, le
contrôle de la tension artérielle et du niveau
de cholestérol.
La
campagne de sensibilisation à l’Alzheimer de
2011 est possible en partie grâce à une
subvention sans affectation particulière de
Pfizer Canada.
La
maladie d'Alzheimer est une maladie évolutive du
cerveau, qui porte gravement atteinte à la
faculté de penser et à la mémoire. Il s'agit de
la forme de démence la plus courante. (La
maladie d'Alzheimer est un syndrôme dont les
symptômes comprennent la perte de mémoire, de
jugement et de raisonnement, des sautes d'humeur
ainsi que des changements de comportement et
dans la manière de communiquer. Parmi les
affections connexes, notons la démence
vasculaire, la démence frontotemporale, la
maladie de Creutzfeldt-Jakob et la démence à
corps de Lewy.)
Cette
maladie a été découverte par le Dr Alois
Alzheimer en 1906, qui a identifié les deux
manifestations de la maladie qui porte
maintenant son nom, soit les « plaques » et les
« écheveaux ». Les plaques sont de petits dépôts
denses répartis sur l'ensemble du cerveau et
qui, à des concentrations élevées, sont toxiques
pour les cellules cérébrales. Les écheveaux,
pour leur part, interviennent dans les processus
vitaux en « étouffant » les cellules saines du
cerveau. Aussi, la dégénération et la mort des
cellules cérébrales entraînent-elles le
rétrécissement de certaines régions du cerveau.
L'image
ci-dessous illustre qu'une personne atteinte de
la maladie d'Alzheimer (à droite) possède moins
de tissus cérébraux qu'une personne qui n'est
pas atteinte de la maladie (à gauche).
Les images IRM ont été gracieusement fournies par
le Women's College Health
Sciences Centre.
Au fur et
à mesure de la progression de la maladie
d'Alzheimer, différentes régions du cerveau, et
les différentes facultés qui leur sont liées, sont
endommagées. Le résultat est un déclin des
habiletés ou une modification du comportement. À
ce jour, une habileté disparue n'est jamais
revenue. Cependant,les dernières recherches
suggèrent qu'une certaine réacquisition de
connaissances est possible.
Causes:
En
ce moment, nous ne savons toujours pas ce qui
cause la maladie d'Alzheimer ou comment en arrêter
la progression.
Les
chercheurs ont découvert que la maladie
d'Alzheimer :
ne
fait
pas partie du processus normal de
vieillissement;
touche
à
la fois les hommes et les femmes;
est
plus
répandue avec l'âge; la plupart des personnes
atteintes ont plus de 65 ans;
n'est
pas
due au durcissement des artères;
n'est
pas
due au stress
Les
chercheurs
examinent trois domaines :
Les
antécédents
familiaux
Chez
certaines
familles, il existe définitivement un lien entre
les antécédents familiaux et la maladie
d'Alzheimer. Chez d'autres familles, les
antécédents familiaux de la maladie d'Alzheimer
représentent un plus grand risque pour les
membres de cette famille d'être atteints de la
maladie d'Alzheimer comparativement à quelqu'un
sans ces antécédents familiaux. Bien que nous en
apprenions toujours davantage à ce sujet, le
lien héréditaire n'est pas encore entièrement
saisi.
L'environnement
L'explication
de
la maladie d'Alzheimer se trouve peut être dans
notre environnement : quelque chose qui se
trouverait dans l'eau, le sol ou l'air.
Notre
propre
corps
La
maladie d'Alzheimer pourrait s'expliquer par un
phénomène interne. Il pourrait s'agir d'un virus
à action lente, d'un déséquilibre chimique, ou
encore d'un déficit immunitaire.
Aujourd'hui,
les
chercheurs croient que ce n'est pas un seul
facteur qui cause la maladie d'Alzheimer mais
plutôt une combinaison de facteurs. Il reste
encore beaucoup à apprendre au sujet de la
maladie et les chercheurs continuent d'essayer
d'en découvrir les causes.
Qu'est-ce
que
la maladie d'Alzheimer ?
La
maladie d'Alzheimer est la plus répandue d'un
groupe important de maladies neurodégénératives
appelées « démences ». Il s'agit d'une maladie
cérébrale irréversible, caractérisée par une
détérioration des facultés cognitives et de la
mémoire causée par la dégénérescence progressive
des cellules du cerveau. La maladie d'Alzheimer
affecte aussi le comportement, l'humeur, les
émotions et la capacité d'accomplir les
activités normales de la vie quotidienne.
À
ce jour, la maladie d'Alzheimer est incurable,
mais des traitements et l'adoption de certains
modes de vie peuvent en ralentir la progression.
On s'attend toutefois à ce que de nouveaux
traitements capables de stopper sa progression
voient le jour d'ici cinq ans. Par ailleurs, la
poursuite de nouvelles avenues de recherche
devrait permettre un jour de restaurer en partie
la mémoire et les fonctions perdues.
L'évolution
de
la maladie d'Alzheimer se caractérise
généralement par trois stades (léger, modéré et
avancé) avant d'atteindre le stade de fin de
vie. Toutefois, il est souvent difficile de
reconnaître la transition d'un stade à l'autre :
la maladie progresse lentement et les symptômes
peuvent s'étendre sur plus d'un stade. De plus,
l'ordre dans lequel ils se manifestent et leur
durée varient selon les personnes. La durée de
la maladie après le diagnostic initial est
généralement de sept à dix ans. Cependant, cette
durée sera plus courte lorsque le diagnostic est
posé plus tard dans l'évolution de la maladie,
ce qui peut être le cas lorsque la personne
atteinte ne consulte pas rapidement. Par
ailleurs, la survie après le diagnostic se
prolonge à mesure que les méthodes diagnostiques
s'améliorent et que les personnes sont plus
disposées à se faire évaluer.
Les
affections
connexes
Les
«
affections connexes » ressemblent à la maladie
d'Alzheimer en ce qu'elles impliquent elles
aussi une lente dégénérescence des cellules du
cerveau qui, pour l'instant, est irréversible.
Il s'agit notamment de la démence vasculaire (au
deuxième rang des démences les plus répandues
après la maladie d'Alzheimer), de la démence
frontotemporale, de la maladie de
Creutzfeldt-Jacob, de la démence à corps de
Lewy, de la maladie de Parkinson et de la
maladie d'Huntington.
Autres
démences
(démences réversibles)
Un
faible pourcentage des démences est réversible.
Elles surviennent comme développement secondaire
de maladies curables. Les causes les plus
courantes de démences réversibles sont les
réactions toxiques à des médicaments, sous
ordonnance ou en vente libre. Parmi les autres
causes, mentionnons les carences
nutritionnelles, la déficience en vitamine B12,
les infections, les tumeurs, l'alcoolisme, les
inflammations, les dysfonctionnements hormonaux,
les toxines environnementales, les toxicomanies
et la dépression.
Comment
la
maladie d'Alzheimer est-elle diagnostiquée ?
Pour
établir
un diagnostic de la maladie d'Alzheimer, les
cliniciens procèdent d'abord à un examen complet
de l'état de santé physique général de la
personne pour exclure les conditions réversibles
mentionnées ci-dessus. Si aucune de ces
conditions n'est présente, on examine alors les
antécédents familiaux et on note les
comportements les plus touchés (par exemple une
capacité affaiblie à apprendre et à se rappeler
des choses nouvelles, à parler normalement, à
comprendre les demandes et à y réagir
adéquatement ou à s'orienter dans des
environnements familiers). Il est aussi
important de noter le rythme d'évolution de
chacune de ces altérations pour déterminer la
démence en question.
L'examen
comprend
divers tests des fonctions intellectuelles et
cognitives et de la mémoire (le test de la
montre et le mini-mental status (MMS) sont deux
tests de dépistage couramment utilisés). Ces
tests permettent d'établir un diagnostic exact à
90-95 %. L'examen diagnostique peut aussi
comprendre des tests de sang, du foie et,
parfois, du liquide céphalorachidien, mais ces
derniers ne sont généralement pas jugés
nécessaires. Lorsque des tests additionnels sont
nécessaires, il s'agira le plus souvent
d'imagerie cérébrale. Cette méthode est
particulièrement utile pour distinguer la
maladie d'Alzheimer des affections connexes.
Diverses technologies d'imagerie peuvent être
utilisées, telles que l'IRM, l'IRMf, la TEP et
la TEMP.
Qu'est-ce
qu'un
facteur de risque ?
Il
est possible de déterminer la cause précise de
nombreuses maladies; la rougeole, par exemple,
est dûe à un virus. Toutefois, la cause de
nombreuses maladies chroniques est souvent
inconnue ou incertaine. Pour trouver une
réponse, les scientifiques étudient les facteurs
qui semblent liés au développement de la
maladie. C'est ce qu'on appelle les « facteurs
de risque ». Leur présence signale un risque
plus élevé de développer la maladie, sans
toutefois constituer une certitude. Les facteurs
de risque sont des caractéristiques propres à
une personne, son mode de vie, son environnement
et son hérédité; ils déterminent la probabilité
de contracter telle ou telle maladie. Certains
facteurs de risque peuvent être modifiés (comme
la tension artérielle qui peut être diminuée)
alors que d'autres sont immuables (comme la
constitution génétique).
Il
est important de noter qu'un facteur de risque
n'est pas, en soi, la cause d'une maladie.
Généralement, les scientifiques croient que la
maladie d'Alzheimer survient lorsque l'effet
combiné de divers facteurs de risque franchit un
certain seuil, entravant alors les mécanismes
naturels d'auto-réparation du cerveau qui,
normalement, assurent la santé des neurones.
Il
est important de déterminer les facteurs de
risque de la maladie d'Alzheimer pour identifier
les modes de vie qui contribuent à réduire le
risque de développer la maladie d'Alzheimer. Si
certains facteurs échappent à notre contrôle,
d'autres facteurs de risque importants peuvent
être réduits par un mode de vie sain.

Comment
détermine-t-on
les facteurs de risque ?
Deux
types
d'études servent à déterminer les facteurs de
risque. La première méthode consiste à suivre un
groupe de personnes atteintes d'une maladie (en
l'occurence la maladie d'Alzheimer) et à les
comparer à des personnes du même âge, du même
sexe et présentant des caractéristiques
similaires qui ne sont pas atteintes. C'est ce
qu'on appelle une étude cas-témoins. On
recueille des données sur les caractéristiques
personnelles et familiales des personnes
étudiées, de même que sur les types
d'expositions antérieures auxquelles elles
auraient été soumises en raison de leur mode de
vie ou de leur travail. Les facteurs de risque
sont les facteurs qui sont plus fréquents chez
les personnes atteintes que chez les personnes
saines. Il est important de noter qu'on retrouve
aussi les facteurs de risque chez le groupe
sain, mais cela reste moins fréquent. Cette
méthode a été utilisée dans la première analyse
des facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer
dans le cadre de l'Étude sur la santé et le
vieillissement au Canada (ÉSVC).1
La
deuxième méthode consiste à suivre un groupe de
personnes en bonne santé sur une longue période.
C'est ce qu'on appelle une étude de cohortes.
Dans ce groupe, on compare les personnes qui ont
des caractéristiques particulières (par exemple
une tendance à l'hypertension artérielle) ou des
modes de vie similaires (tel que le végétarisme)
à celles qui ne présentent pas ces
caractéristiques ou n'ont pas ce mode de vie
afin de détecter des différences dans le rythme
auquel ces deux groupes développent une maladie.
Les facteurs connus pour être associés à une
maladie précise, par exemple l'obésité dans le
cas de la maladie d'Alzheimer, revêtent un
intérêt particulier dans les études de cohortes.
Cette méthode permet aux chercheurs de
déterminer les caractéristiques et les modes de
vie qui sont associés à l'apparition de la
maladie. Cette même méthode a été utilisée dans
la deuxième analyse des facteurs de risque de la
maladie d'Alzheimer dans le cadre de l'Étude sur
la santé et le vieillissement au Canada.2
Quels
sont
les facteurs de risque associés à la maladie
d'Alzheimer ?
L'âge
L'âge
est
le facteur de risque le plus important. En
vieillissant, les mécanismes naturels de
réparation de l'organisme sont moins efficaces.
Ce changement se produit dans le cerveau à
différents rythmes selon les personnes et ces
différences contribuent à la susceptibilité
d'une personne de développer la maladie
d'Alzheimer avec l'âge. D'autres facteurs de
risque connus tendent aussi à augmenter avec
l'âge (hypercholestérolémie et surpoids). Mais
les facteurs de risque ne sont pas la cause
première de la maladie d'Alzheimer. Le cerveau
doit atteindre un certain âge critique pour que
la maladie survienne. Plus on vieillit, plus le
risque est élevé. Au Canada, 1 personne de plus
de 65 ans sur 20 et 1 personne de plus de 85 ans
sur 4 sont atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Les
antécédents
familiaux et la génétique
Un
faible pourcentage (5 à 7 %) des personnes
atteintes de la maladie d'Alzheimer ont la forme
« familiale » de cette maladie (FFMA) (autrefois
appelée « forme précoce de la maladie
d'Alzheimer »). À un moment donné de l'histoire
familiale, certains gènes ont subi une mutation
et ont développé les caractéristiques anormales
qui causent la FFMA. Ces gènes héréditaires ont
une grande influence: si l'un des parents a la
FFMA, chacun des enfants aura une probabilité de
50 % d'hériter de la maladie. Si les deux
parents ont la FFMA, 75 % de leurs enfants
développeront la maladie d'Alzheimer à l'âge
adulte. Ces gènes héréditaires distinguent la
FFMA d'une autre forme plus courante de la
maladie d'Alzheimer, la forme sporadique, mais
les deux formes sont, pour le reste, identiques.
On
croyait autrefois que la forme sporadique de la
maladie d'Alzheimer (alors appelée « forme
tardive de la maladie d'Alzheimer ») n'était pas
associée aux antécédents familiaux. On sait
maintenant que le fait d'avoir un parent proche
(père, mère, frère ou soeur) atteint de la
maladie d'Alzheimer triple le risque de
développer celle-ci. Le risque augmente encore
si les deux parents ont la maladie. Donc, mis à
part les gènes liés à la forme familiale de la
maladie, il existe des facteurs génétiques
relatifs à la maladie d'Alzheimer partagés par
les membres d'une même famille.
De
nouvelles recherches révèlent l'existence d'un
plus grand nombre de facteurs de risque
génétiques de la forme sporadique de la maladie
d'Alzheimer. Cela signifie que ces gènes sont
plus plus fréquents chez les personnes
atteintes, bien qu'on les retrouve aussi chez
des personnes qui n'ont pas la maladie
d'Alzheimer. Les personnes qui possèdent ces
facteurs de risque génétiques ne sont pas aussi
gravement exposées que les personnes qui
possèdent les gènes mutants responsables de la
FFMA. En fait, le risque associé à l'un ou
l'autre de ces facteurs de risque génétiques
récemment découverts est moins élevé que le
risque associé au fait d'avoir un parent atteint
de la forme sporadique de la maladie (à
l'exception du gène apoE4 dont il est question
ci-après).
Pour
en
savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à
lire le feuillet d'information La maladie
d'Alzheimer et la génétique de la Société
Alzheimer.
Le
gène ApoE4
Ce
gène est le facteur de risque le plus important
de la forme sporadique de la maladie
d'Alzheimer. Les gènes ApoE régulent la
production d'une protéine qui aide au transport
du cholestérol et des autres gras dans le sang
vers les cellules du corps. Des trois variantes
du gène apoE (apoE2, apoE3 et apoE4), la
variante apoE4 est associée à un risque accru de
maladie d'Alzheimer.
Toutes
nos
cellules (sauf les ovules et le sperme),
possèdent un double exemplaire de nos gènes,
l'un provenant de la mère et l'autre du père.
Les personnes dont la paire de gènes apoE
comprend un gène apoE4 courent trois fois le
risque normal de développer la maladie
d'Alzheimer. Chez les personnes porteuses de
deux gènes apoE4, la moitié développera la
maladie d'Alzheimer à 65 ans. Ceci dit, une
personne qui n'est pas porteuse du gène apoE4
peut quand même développer la maladie
d'Alzheimer et une personne qui est porteuse de
deux gènes apoE4 n'en sera pas nécessairement
atteinte.

Les
femmes
Deux
fois
plus de femmes que d'hommes ont la maladie
d'Alzheimer. Certains pensent que ceci est
attribuable en grande partie aux changements
hormonaux qui surviennent à la ménopause,
particulièrement la diminution de l'oestrogène,
une hormone importante. Auparavant, on
prescrivait souvent de l'oestrogène pour
soulager les symptômes de la ménopause et
réduire le risque de développer la maladie
d'Alzheimer. Toutefois, une étude clinique à
grande échelle assez récente recommandait
d'interrompre le traitement hormonal substitutif
(THS) en raison de ses effets secondaires
potentiellement dangereux. Plusieurs chercheurs
cliniques considèrent cependant que le THS
devrait faire l'objet d'études plus poussées
dans le contexte de la maladie d'Alzheimer.
Toute
décision
quant à son usage devrait être faite en
consultation avec un médecin. Voici une façon
utile de comprendre le risque relatif : dans un
groupe de 100 personnes n'ayant aucun risque
génétique défini, 5 auront la maladie
d'Alzheimer à 65 ans (mais 95 ne l'auront pas).
Dans un groupe de 100 personnes qui ont chacun
un parent atteint de la maladie d'Alzheimer, 15
auront la maladie à l'âge de 65 ans (et 85 ne
l'auront pas).
Mais
les
changements hormonaux ne sont pas le seul
facteur qui contribue à la plus grande incidence
de la maladie d'Alzheimer chez les femmes. En
moyenne, les femmes vivent plus longtemps que
les hommes et l'âge est un facteur de risque.
Les femmes sont plus exposées au risque de faire
du diabète, ce qui est aussi un facteur de
risque (voir ci-après). Enfin, on a récemment
identifié un gène qui n'est présent que chez les
femmes et qui semble augmenter quelque peu le
risque de développer la maladie d'Alzheimer.
Les
maladies
cardiovasculaires
Tous
les
facteurs de risque de maladies cardiovasculaires
(comme l'hypertension et l'hypercholestérolémie)
sont aussi des facteurs de risque de la maladie
d'Alzheimer et de la démence vasculaire. Les AVC
et les « mini-AVC », généralement détectés lors
d'examens ultérieurs, sont aussi des facteurs de
risque bien établis pour la maladie d'Alzheimer
et la démence vasculaire.
Le
diabète
On
sait
depuis plusieurs années que le diabète de type 2
(diabète adulte) est un facteur de risque de la
maladie d'Alzheimer. On croyait généralement que
ces deux maladies étaient liées aux problèmes
cardiaques, qui sont associés au diabète et
constituent des facteurs de risque de la maladie
d'Alzheimer. On savait aussi que le glucose
était moins bien assimilé dans le cerveau des
personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer,
une situation similaire aux diabétiques de type
2, dont l'organisme assimile mal le glucose.
Des
études
récentes ont indiqué que le cerveau des
personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer
présente une condition très semblable au
diabète, certains appellent cette maladie
diabète de type 3. Les chercheurs ont en effet
découvert que chez les personnes atteintes de la
maladie d'Alzheimer, la production d'insuline
dans le cerveau est réduite et que les neurones
y sont moins sensibles (la production de
l'insuline dans le cerveau est indépendante de
la production de l'insuline dans le pancréas, le
principal organe de production d'insuline). Les
études se concentrent maintenant sur l'action
des médicaments antidiabétiques qui ciblent le
cerveau des personnes qui ont la maladie
d'Alzheimer.
Récemment,
des
études ont démontré que les enfants atteints de
diabète de type 1 (diabète juvénile) sont à
risque de développer la maladie d'Alzheimer à
l'âge adulte.
Le
syndrome
de Down
Le
cerveau
de la plupart des adultes atteints du syndrome
de Down qui atteignent la quarantaine
développera les changements anormaux
caractéristiques de la maladie d'Alzheimer
(plaques et écheveaux). Il est toutefois
important de noter que chez les personnes qui
ont le syndrome de Down et dont le cerveau
présente ces changements, toutes ne
développeront pas la maladie d'Alzheimer. Il
semble probable que ces personnes n'aient pas
encore développé d'autres changements dus à
l'âge qui surviennent chez la plupart des
personnes qui ont la maladie d'Alzheimer. Pour
en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à
consulter le feuillet d'information sur La
maladie d'Alzheimer et le syndrome de Down de la
Société Alzheimer.
La
déficience cognitive légère (DCL)
Dans
la
DCL, le niveau de détérioration cognitive et/ou
des troubles de la mémoire est supérieur à celui
enregistré dans le processus normal de
vieillissement, mais il n'est pas suffisamment
avancé pour qu'on puisse parler de maladie
d'Alzheimer ou d'affection connexe. On estime
que 85 % des personnes qui ont reçu un
diagnostic de DCL, généralement au début de la
quarantaine ou de la cinquantaine, développeront
la maladie d'Alzheimer dans les dix années
suivantes, ce qui fait de la DCL un facteur de
risque important. Les chercheurs savent
maintenant que les changements cérébraux
anormaux qui caractérisent la maladie
d'Alzheimer peuvent commencer à apparaître chez
les personnes qui ont reçu un diagnostic de DCL
au moins 20 ans avant tout signe visible de la
maladie d'Alzheimer ou d'une affection connexe.
L'imagerie cérébrale pourrait permettre de
repérer les personnes atteintes de DCL les plus
à risque de développer la maladie. Les
recherches se poursuivent dans ce domaine.
Les
lésions
à la tête
Les
lésions
à la tête, notamment les commotions à
répétition, sont considérées par la plupart des
cliniciens comme des facteurs de risque de
développement ultérieur de la maladie
d'Alzheimer.
Un
faible niveau de scolarité
Plusieurs
études
ont démontré que les personnes ayant moins de
six ans de scolarité semblent être plus
susceptibles de développer la maladie
d'Alzheimer. On croyait jusqu'ici que la
stimulation cérébrale associée à l'apprentissage
avait un effet protecteur sur le cerveau et que,
par conséquent, un niveau de scolarisation plus
élevé offrirait un plus grand effet protecteur.
Mais de nouvelles études remettent en question
ces conclusions et il est possible que des
facteurs associés à la faible scolarité, tels
qu'un mode de vie malsain, expliquent la hausse
de ce risque plutôt que le niveau de scolarité
en tant que tel.
Autres
facteurs
de risque
En
plus des facteurs de risque déjà décrits, tous
les éléments suivants ont été recensés comme
facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer :
les inflammations chroniques (indiquant
possiblement une défaillance du système
immunitaire), des épisodes passés de dépression
clinique, le stress et le manque d'exercice du
cerveau. D'autres facteurs de risque comme le
tabagisme, la consommation excessive d'alcool et
les toxicomanies restent moins fondés.
Qu'en
est-il
de l'aluminium ?
La
majorité des chercheurs ne considèrent plus
l'aluminium comme facteur de risque de la
maladie d'Alzheimer. Toutefois, des chercheurs
étudient encore la possibilité que des personnes
puissent être à risque en raison d'intolérances
à des aliments contenant du cuivre, du fer ou de
l'aluminium.
Rappel
Les
facteurs
de risque ne causent pas la maladie d'Alzheimer.
Ils suggèrent un risque accru mais non la
certitude de développer la maladie. De la même
manière, le fait de n'avoir que peu ou pas de
facteurs de risque connus ne protège pas
nécessairement contre la maladie d'Alzheimer.
D'autres recherches contribueront à approfondir
notre compréhension du rôle des facteurs de
risque dans le développement de la maladie
d'Alzheimer.
La
réduction
du risque
Des
études
menées auprès de jumeaux identiques (qui ont les
mêmes gènes) ont observé qu'environ 60 % du
risque global de développer la forme sporadique
de la maladie d'Alzheimer est associé au mode de
vie et non à l'hérédité. Avoir un mode de vie
sain pourrait donc contribuer à réduire le
risque global de développer la maladie.
Un
mode de vie sain comprend une bonne
alimentation, le maintien d'un poids sain, une
activité physique régulière, même modeste, le
maintien d'une tension artérielle et d'un taux
de cholestérol normaux et la participation à des
activités stimulantes sur le plan intellectuel
et social. Pour plus d'information sur la façon
de réduire vos risques, consultez le feuillet
d'information Un cerveau en santé de la Société
Alzheimer.
Pour
en
savoir plus ?
Consultez
le
livret de la Société Alzheimer intitulé Rapport
sur la maladie d'Alzheimer et la recherche
actuelle (2008), du Dr Jack Diamond, directeur
scientifique de la Société Alzheimer du Canada.
[Il
faut
avoir Adobe Reader pour afficher ce
fichier PDF. Vous pouvez télécharger ce logiciel
gratuitement du site Internet Adobe.]
Vous
pouvez
vous procurer ce rapport de même que les
feuillets d'information de la Société Alzheimer
en vous adressant à votre Société Alzheimer
régionale.
Mythes:
La
maladie
d'Alzheimer : Mythes et réalité
Depuis
des
années, on perpétue de nombreux mythes entourant
la maladie d'Alzheimer,les personnes qui en
seront atteintes et la manière dont elles sont
affectées. Ces mythes renforcent les préjugés au
sujet de la maladie et nous empêche de
comprendre et d'aider les personnes qui sont
atteintes. À la Société Alzheimer, nous croyons
que plus tôt nous dissiperons les mythes, mieux
nous serons en mesure de comprendre et d'aider.
La maladie d'Alzheimer est une maladie évolutive
du cerveau. On la rencontre plus souvent chez
les personnes de 65 et plus, mais elle peut
aussi apparaître à un plus jeune âge.
Mythe
1
: Je sais que j'aurai un jour la maladie
d'Alzheimer, puisqu'un member de ma famille en
est attient.
Realité
:
Bien que l’hérédité soit un facteur de risque,
environ sept pour cent des personnes atteintes
de la maladie d'Alzheimer sont associés aux
gènes qui causent la maladie. La plupart des cas
sont de la forme « maladie d'Alzheimer
sporadique » à apparition tardive pour laquelle
les gènes pourraient aussi jouer un rôle.Une
personne ayant un parent, un frère ou une soeur
qui est ou a été atteint de la maladie
d'Alzheimer possède un risque très légèrement
accru d’avoir la maladie.
Mythe
2
: La maladie d'Alzheimer affecte uniquement les
personnes âgées.
Réalité
:
Bien que l'âge soit le plus important facteur de
risque connu de la maladie d'Alzheimer, ce n'est
pas toutes les personnes qui développeront la
maladie en vieillissant. De plus, même avec la
forme à apparition tardive, des adultes dans la
quarantaine et la cinquantaine ont été
diagnostiqués. Ce qu’il faut retenir, c'est que
la maladie d’Alzheimer n'est pas un processus
normal du vieillissement.
Mythe
3
: La maladie d'Alzheimer est guérissable.
Réalité
:
La maladie d'Alzheimer est actuellement
incurable, mais il existe des médicaments et
d’autres approches qui peuvent aider certains
symptômes et améliorer la qualité de la vie chez
certaines personnes. La bonne nouvelle est que
les chercheurs ont fait de grandes percées dans
la recherche sur la maladie d'Alzheimer et il
existe de nombreux essais cliniques portant sur
des médicaments agissant directement sur le
processus de la maladie.
Mythe
4
: Les pertes de mémoire veulent dire que j'ai la
maladie d'Alzheimer
Réalité
:
De nombreuses personnes ont des problèmes de
mémoire en vieillissant, mais cela ne veut pas
dire qu'elles sont toutes atteintes de la
maladie d'Alzheimer. Si les pertes de mémoire
nuisent aux activités quotidiennes et sont
combinées à des difficultés à faire des choix et
d'analyser ou a un changement au riveau de la
communication, il est recommandé de consulter un
médecin pour déterminer la cause de ces
symptômes.
Mythe
5
: L'aluminium cause la maladie d'Alzheimer.
Réalité
:
Malgré les nombreuses recherches effectuées sur
le lien possible entre l'aluminium et la maladie
d'Alzheimer, il n'y a pas de preuve concluante
qui met à jour ce lien. La maladie semble se
développer lorsque les effets combinés de
nombreux facteurs de risque incluant l'âge,
l'hérédité, le style de vie et les facteurs
environnementaux empêchent le cerveau de leur
faire face.
Mythe
6
: On peut prévenir la maladie d'Alzheimer.
Réalité
:
Il n'y a pas de traitement qui peut prévenir la
maladie d'Alzheimer. Toutefois, il y a un nombre
croissant d'indications selon lesquelles les
choix de vie qui favorisent le maintien de la
forme physique et mentale peuvent réduire le
risque. Ces choix comprennent demeurer
physiquement actif, manger sainement dont des
fruits frais, des légumes et du poisson,
stimuler votre cerveau, réduire le niveau de
stress, surveiller votre pression artérielle,
votre glycémie et votre cholestérol, éviter des
blessures traumatiques au cerveau et demeurer
socialement actif.
Mythe
7
: Les vitamines, les suppléments et les agents
stimulants de la mémoire peuvent prévenir la
maladie d'Alzheimer.
Réalité
:
De nombreuses études ont été menées dans le but
de tester l'efficacité des produits comme la
vitamine E, la vitamine B, la vitamine C, le
ginkgo biloba, l'acide folique et le sélénium
dans la prévention de la maladie d'Alzheimer.
Dans l'ensemble, les résultats ne sont pas
concluants, mais la recherche dans ce domaine se
poursuit.
Mythe
8
: Si on m'annonçait le diagnostic de la maladie
d'Alzheimer, je n'aurais plus rien à espérer de
la vie.
Réalité
:
Un bon nombre de personnes atteintes de la
maladie mènent une vie active et intéressante.
Elles ont des projets et leur vie a toujours un
sens. Le diagnostic plus précoce et les
médicaments aident.Au fur et à mesure de
l’évolution de la maladie, il est également
important d'offrir un milieu de vie approprié de
même que des services, du soutien et des
activités qui contribueront à améliorer la
qualité de vie des personnes atteintes.
Mythe
9
: Toutes les personnes atteintes de la maladie
d'Alzheimer deviennent violentes et agressives.
Réalité
:
Pour la personne atteinte de la maladie et la
perte de la mémoire qui en résulte peuvent être
souvent frustrantes, voire effrayantes. La
connaissance de la maladie, l'aménagement des
lieux physiques et les changements dans notre
façon de communiquer avec la personne atteinte
peuvent prévenir les réactions diverses.
Mythe
10
: Les personnes atteintes de la maladie
d'Alzheimer ne peuvent pas comprendre ce qui se
passe autour d'elles.
Réalité
:
De nombreuses personnes atteintes de la maladie
d'Alzheimer comprennent très bien ce qui se
passe autour d’elles alors que d’autres ont de
la difficulté. La maladie d'Alzheimer affecte la
capacité des personnes atteintes à communiquer
et à comprendre le monde dans lequel nous
vivons, bien que chaque personne soit affectée
différemment.On pourrait blesser
involontairement une personne en présumant
qu'elle ne comprend pas ce qui se passe autour
d'elle. La personne atteinte de la maladie
d'Alzheimer demeure la même et elle a besoin
d'être traitée avec dignité et respect.
Mettons
fin
aux mythes
La
Société Alzheimer aimerait mettre fin aux mythes
entourant la maladie d'Alzheimer.
Informez-vous
:
Apprenez
les
faits entourant la maladie
Obtenez
de
l'aide
Traitez
les
personnes qui sont atteintes de la maladie avec
respect.
La
Société Alzheimer est un organisme communautaire
à but non lucratif qui a pour mission de
soutenir les personnes touchées par la maladie
d'Alzheimer. La Société dispose de nombreuses
ressources et de programmes de soutien pour les
personnes qui sont atteintes de la maladie et
leurs aidants. La Société finance des recherches
pour trouver la cure pour cette maladie et
améliorer les méthodes d'aide.
Communiquez
avec
votre société Alzheimer régionale ou téléphonez
au 1 800 616-8816.
[Vous
pouvez
vous procurer un dépliant contenant cette
information auprès de votre société Alzheimer
régionale. Vous pouvez également télécharger le
dépliant de ce site.]
Statistiques:
Faits
saillants
concernant la maladie d'Alzheimer et les
affections connexes
Alors
que
les « baby boomers » abordent la soixantaine, la
population canadienne continue de vieillir
rapidement. La maladie d'Alzheimer se classe au
deuxième rang des maladies que redoutent le plus
les Canadiens à mesure qu'ils vieillissent.
Pour
aider
à la compréhension de cette question complexe,
le 4 janvier 2010, la Société Alzheimer a publié
un rapport qui évalue l'impact de la maladie
d’Alzheimer et des démences apparentées au
Canada.
Intitulée
Raz-de-marée
: impact de la maladie d'Alzheimer et des
affections connexes au Canada, cette étude a été
menée par RiskAnalytica, une importante firme
d'analyse du risque. L'utilisation de Life at
Risk®, un cadre d'évaluation spécialisé propre à
cette firme, combinée au réseau étendu de
chercheurs et de cliniciens de la Société
Alzheimer a permis à cette dernière de mesurer
les conséquences des démences aux plans de la
santé et de l'économie au Canada, et ce,
aujourd'hui et pour les 30 prochaines
années.
Colombo,
atteint de cette maladie
|
Aujourd'hui,
un
demi-million de Canadiens sont atteints de la
maladie d'Alzheimer ou d'une démence apparentée,
environ 71 000 d’entre eux ont moins de 65
ans.
Cela
signifie
qu'aujourd'hui, au Canada, 1 personne de plus de
65 ans sur 11 a la maladie d'Alzheimer ou une
affection connexe.
Cette
année
seulement, plus de 103 000 Canadiens
développeront la maladie d'Alzheimer ou une
démence apparentée. Cela correspond à une
personne toutes les cinq minutes. D'ici 2038, ce
concernera une personne toutes les deux minutes,
soit plus de 257 000 personnes par an.
Si
rien
ne change, le nombre de personnes vivant avec la
maladie d'Alzheimer ou une maladie apparentée
devrait plus que doubler, atteignant 1.1 million
de canadiens d'ici 25 ans.
Impact
économique
- Aujourd’hui, les
coûts directs (médicaux) et indirects (perte de
revenus) combinés de ces maladies s’élèvent à 33
milliards de dollars par an.
- D’ici à 2040, ce
chiffre atteindra 293 milliards de dollars par
an.
Impact de la prestation de soins
La prestation de soins
est une question cruciale pour les personnes
atteintes et la société canadienne dans son
ensemble.
- Un Canadien sur cinq
âgé de 45 ans ou plus fournit, sous une forme ou
une autre, des soins à des aînés ayant des
problèmes de santé à long terme.
- Le quart de tous les
aidants naturels sont eux-mêmes des aînés, et le
tiers d’entre eux – soit plus de 200 000
personnes – sont âgés de plus de 75 ans.
- En 2011, les aidants
naturels ont consacré 444 millions d’heures non
rémunérées à prendre soin d’une personne
atteinte de trouble cognitif, ainsi que la
maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées.
- Ce nombre représente
une perte de revenus de 11 milliards de dollars
et l’équivalent d’une perte de 227 760 employés
à temps plein sur le marché du travail.
- D’ici à 2040, les
aidants naturels consacreront, aux soins, le
chiffre effarant de 1,2 milliard d’heures non
rémunérées par an.
- L’impact physique et
psychologique sur les aidants naturels est
considérable : 40 à 75 % des aidants souffrent
de maladies psychologiques graves résultant de
leurs responsabilités d’aidant, 15 à 32 %
d’entre eux sont atteints de dépression.
Impact
mondial de la maladie d'Alzheimer et des
maladies apparentées
En 2010, le monde compte plus
de 35,6 millions de personnes atteintes, soit plus
que la population globale du Canada.
La prévalence mondiale de ces maladies doublera tous
les 20 ans, pour atteindre 65,7 millions de
personnes en 2030 et 115,4 millions en 2050.
L’impact économique mondial de ces maladies
représente 1 % du produit intérieur brut (PIB), soit
604 milliards de dollars américains en 2010.
Il
faut agir sans plus tarder
En 2011, la première
vague de baby boomers, la plus grande cohorte
démographique, a atteint l’âge de 65 ans.
Entre 2 % et 10 % des cas
d’Alzheimer ou de maladie apparentée débutent avant
l’âge de 65 ans.
Le risque de développer la maladie d’Alzheimer ou
une maladie apparentée double tous les cinq ans à
partir
de l’âge de 65 ans.
Les troubles cognitifs représentent la crise la plus
importante du XXIe siècle sur le plan social et de
la santé. Si des changements fondamentaux ne sont
pas apportés au financement de la recherche et à la
prestation des services, elle pourrait accabler les
familles canadiennes et notre système de soins de
santé.
Il faut agir sans plus tarder. Le Canada a besoin
d’une stratégie nationale de lutte contre la maladie
d’Alzheimer et les maladies apparentées qui vise à
alléger le fardeau de ces maladies. Cette stratégie
doit améliorer l’éducation, la prestation de soins
et de services, et le financement de la recherche et
de la formation scientifique.
Le 20 septembre 2013, dans son discours
prononcé devant le Club économique du Canada, Mme
Mimi Lowi-Young, chef de la direction de la Société
Alzheimer du Canada, a invité le gouvernement
fédéral à établir un Partenariat canadien contre
l’Alzheimer et les maladies apparentées afin de
guider et de faciliter l’élaboration et la mise en
place d’une stratégie nationale.
Dans le discours du Trône d’octobre 2013, le
gouvernement fédéral a fait un pas dans la bonne
direction en s’engageant à renouveler ses
investissements dans la recherche pour lutter contre
l’Alzheimer et les maladies apparentées.
Maladie
d'Alzheimer
versus les affections connexes
La
maladie
d'Alzheimer est la principale forme de démence.
Elle représente actuellement 63% de tous les cas
de démences. Ce pourcentage augmentera à 68%
d'ici 2034, c-à-d en l'espace d'une
génération
La
démence
vasculaire est la deuxième forme la plus
fréquente de démence. Elle représente
actuellement 20% de toutes les démences et
restera à 20% de tous les cas d'ici 25
ans.
La
maladie d'Alzheimer ? est-ce une maladie
spécifique aux femmes ?
Aujourd'hui,
les
femmes représentent 72% des cas d'Alzheimer.
Dans le cadre des démences, tout type confondu,
les femmes représentent 62% des cas.
Par
comparaison,
les femmes représentent 47% des cas de démence
vasculaire.
Pression
sur
les familles
Les
heures
de soins informels non-rémunérés effectués par
les familles devraient plus que tripler, allant
de 231 millions d'heures en 2008 à 756 millions
d'heures en 2038.
Conséquences
économiques
de la maladie d'Alzheimer et des démences
apparentées
Aujourd'hui,
les
coûts associés aux démences représentent 15
milliards de dollars par an, et ce chiffre sera
multiplié par 10 pour atteindre 153 milliards
d'ici 2038.
Fardeau
économique
des démences (en dollars constants)
2008
-
15 milliards de dollars
2018
-
37 milliards de dollars
2028
-
75 milliards de dollars
2038
-
153 milliards de dollars
Conséquences
cumulatives
de la maladie d'Alzheimer et des démences
apparentées sur 30 ans
Les
données
cumulatives représentent le total combiné soit
des coûts économiques par an, soit du nombre de
nouveaux cas chaque année, et ce, à chaque
année, de 2008 à 2038. En 2038, l'incidence
cumulative des démences dépassera 5,5 millions
de personnes, tandis que les coûts économiques
cumulatifs seront de 872 milliards de dollars
(en dollars courants).
Renverser
le
cours des démences
L'étude
Raz-de-marée
propose quatre scénarios d'interventions
hypothétiques susceptibles d'être des facteurs
critiques pour atténuer l'impact de la maladie
d'Alzheimer et des affections connexes,
notamment :
les
bienfaits
de l'activité physique pour retarder
l'apparition de la maladie;
les
avantages
d'utiliser une combinaison de stratégies de
réduction des risques, voire la mise au point
d'un nouveau traitement susceptible de retarder
de deux ans l'apparition de la maladie;
l'importance
de
soutenir les proches aidants pour surmonter les
épreuves psychologiques et financières dues à
leurs responsabilités mais aussi pour soulager
la pression future sur le système de
santé;
l'importance
de
mettre en place un « système de navigation »
pour les familles afin de les aider à trouver
les bons services au bon moment
Signes
précurseurs:
La
maladie d'Alzheimer est une maladie dégénérative
qui provoque des lésions au cerveau. Les
symptômes comprennent les pertes de mémoire, la
difficulté à accomplir des tâches de la vie
quotidienne, de même que des changements
d'humeur et de comportement. Les personnes
peuvent penser, à tort, que ces symptômes font
partie du processus normal de vieillissement. Il
est donc important de consulter un médecin dès
l'apparition d'un ou de plusieurs de ces
symptômes, car ils pourraient être causés par
d'autres maladies comme la dépression,
l'incompatibilité de médicaments ou une
infection. Si le diagnostic est la maladie
d'Alzheimer, votre société Alzheimer régionale
peut vous aider.
Afin
de
vous aider à reconnaître les signes précurseurs
de la maladie, la Société Alzheimer a préparé la
liste de symptômes suivante :
1.
Pertes
de mémoire qui nuisent aux activités
quotidiennes
Oublier
occasionnellement
un rendez-vous, le nom d'un collègue ou un
numéro de téléphone et s'en rappeler plus tard
est un phénomène normal. Une personne atteinte
de la maladie d'Alzheimer oubliera fréquemment
des choses et ne s'en souviendra pas plus tard,
particulièrement des événements qui se sont
produits récemment.
2.
Difficultés
à exécuter les tâches familières
Dans
le
cadre de nos activités quotidiennes, il nous
arrive à tous d'être distraits et, par exemple,
d'oublier les légumes cuits sur la cuisinière et
ne les servir qu'à la fin du repas. Une personne
atteinte de la maladie d'Alzheimer peut avoir de
la difficulté à exécuter des tâches familières
qu'elle a accomplies toute sa vie, comme
préparer un repas.
3.
Problèmes
de langage
Parfois
il
peut être difficile de trouver le mot juste. Une
personne atteinte de la maladie d'Alzheimer peut
oublier des mots faciles ou les substituer par
des mots qui rendront ses phrases difficiles à
comprendre.
4.
Désorientation
dans l'espace et dans le temps
Il
est normal d'oublier pendant un court moment le
jour de la semaine ou même l'endroit où vous
allez. Il peut arriver qu'une personne atteinte
de la maladie d'Alzheimer se perde dans sa
propre rue, ne sachant plus comment elle s'est
rendue là ni comment rentrer chez elle.
5.
Jugement
amoindri
Parfois,
lorsqu'on
est malade, on tarde à se faire soigner; mais
avant longtemps, on se rend chez le médecin. Une
personne atteinte de la maladie d'Alzheimer
pourrait avoir un jugement amoindri et, par
exemple, ne pas reconnaître un problème de santé
qui nécessite d'être traité ou porter des
vêtements chauds en pleine canicule.
6.
Difficultés
face aux notions abstraites
Une
personne
peut parfois éprouver de la difficulté à faire
des opérations abstraites, par exemple, établir
le solde de son compte de chèques. Une personne
atteinte de la maladie d'Alzheimer peut avoir de
grandes difficultés à accomplir des tâches de
cette nature, par exemple, ne pas comprendre ce
que représentent les chiffres indiqués dans le
carnet de chèques.
7.
Objets
égarés
Quiconque
peut
égarer temporairement son porte-monnaie ou ses
clés. Une personne atteinte de la maladie
d'Alzheimer rangera les objets dans des endroits
inappropriés (un fer à repasser dans le
congélateur ou une montre dans le
sucrier).
8.
Changements
d'humeur ou de comportement
Il
nous arrive à tous d'être triste et maussade.
Une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer
peut changer d'humeur très rapidement, par
exemple, du calme aux pleurs et à la colère,
sans raison apparente.
9.
Changements
dans la personnalité
La
personnalité de chacun peut changer quelque peu
avec l'âge. La personne atteinte de la maladie
d'Alzheimer peut devenir confuse, renfermée et
méfiante. Au nombre des changements possibles,
on compte aussi l'apathie, la peur et des
comportements qui lui sont inhabituels.
10.
Perte
d'intérêt
Il
nous arrive à tous, à l'occasion, de se lasser
de l'entretien ménager, de notre travail ou de
nos activités sociales, mais la plupart des gens
retrouvent vite leur enthousiasme. Une personne
atteinte de la maladie d'Alzheimer peut devenir
très passive et pourra avoir
besoin de beaucoup d'encouragements pour prendre
part aux activités.
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